Publié dans Editorial

Aux calendes grecques ?

Publié le mercredi, 21 septembre 2022

Aurait-on mis de l’eau dans le vin sur la lutte pour les îles Eparses ? Apparemment reléguée au second plan, la question relative à la restitution de Juan de Nova, de Bassas da India, de Tromelin, des Glorieuses et de Europa à la Grande Terre se fait discrète. On n’en parle presque plus dans les rencontres officielles entre les dirigeants des deux pays (Madagasikara – France). Certains observateurs soupçonnent même que le « sujet » devienne tabou sinon fâcheux que l’on évite de le soulever.
Madagasikara revendique depuis quatre décennies le « retour »  de ces joyaux dans le giron de la République Malagasy. La bataille a été menée rondement par feu Didier Ratsiraka, le numéro un du régime démocratique de la Deuxième République. Celui-là même qui a conduit la délégation malagasy pour la révision des Accords de coopération avec la France en 1972 au cours de laquelle l’ancienne puissance coloniale écartait toute démarche devant aboutir à la restitution des îles Eparses. Mais, fondamentalement convaincu de l’appartenance de ces îles, Didier Ratsiraka ne baissait pas les bras. Il saisit le Palais des Nations Unies. Assisté d’un certain Raymond Ranjeva, juriste de renom et éminent spécialiste des Droits de la mer, le Président Ratsiraka parvint à obtenir gain de cause. En vertu des Résolutions 34/91 (1979) et 35/123 (1980), l’Assemblée Générale des Nations unies recommande à la France d’engager la négociation avec Madagasikara sur la restitution des îles Eparses à la République malagasy. Seulement, quarante ans après, les choses n’ont évolué d’un seul iota ! Le jeune Président Rajoelina Andry a repris avec ferveur la bataille. A un certain moment de l’Histoire du pays, l’espoir d’une restitution effective a été permis. Cependant, la politique de la sourde oreille chère à l’Elysée finit par l’emporter, du moins pour le moment.
Eclipsée par des évènements internationaux majeurs qui ont secoué le monde dont évidemment la Grande île, la négociation sur ces îles ne figure plus sur l’agenda des questions prioritaires et risque fort d’être remise aux calendes grecques. En effet, les crises sanitaires déclenchées par la propagation du virus de la Covid-19 depuis 2019, en Chine, contaminant le monde entier et l’éclatement de la guerre en Ukraine préoccupent les esprits. Toutefois, le ministère malagasy des Affaires étrangères communique que les négociations vont reprendre ce mois d’octobre, sans donner plus de précisions.
Certains pays amis, partageant la cause malagasy sur les îles Eparses affichent publiquement leur soutien. La Russie en fait partie. Elle fait savoir que la cause malagasy est légitime ! Seulement, il faut reconnaitre qu’un tel geste n’aura pas l’effet escompté du fait que la Russie se trouve au ban de la communauté internationale, notamment les Etats partenaires traditionnels de la Grande île. Une telle position risque de provoquer des effets contraires. Il faut oser dire les choses telles qu’elles sont !
Aux dernières nouvelles, on apprend que le Chef de l’Etat malagasy Andry Rajoelina revient à la charge sur la tribune des Nations unies. Il remet la question aux pendules.
Dire que la lutte sur la revendication des îles Eparses soit au point mort et remise aux calendes grecques ! Non, elle est toujours en cours mais à chacun de nous d’unir nos voix de manière à ce que le monde nous entend.
Ndrianaivo

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Editorial

  • Constat accablant
    Lors de son périple qui devait l’amener à Amboasary-Atsimo et de retour pour rallier Taolagnaro, le Chef de l’Etat Rajoelina a eu droit à une douche froide qui l’a irrité. En effet, le numéro un du pays se mit en colère en constatant de visu des dysfonctionnements et des négligences des agents locaux en liaison avec des responsables à l’étage supérieur. Rajoelina s’insurge du fait que des responsables au niveau des Fokontany snobent carrément des consignes et instructions qu’il avait bien voulues transmettre lors de ses passages précédents notamment concernant le carnet biométrique pour chaque famille. L’Etat misait beaucoup sur l’usage à bon escient de cet instrument que chaque famille membre de la communauté (Fokontany) doit obligatoirement avoir en possession. Le père ou la mère de famille, selon le cas, est censé disposer et le garder soigneusement ce précieux outil. D’abord, on doit le remplir soigneusement avec l’aide des responsables…

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